Nous sommes en 1921, la société folklorique du Vieux-Salvan est réunie pour retrouver les anciennes danses de la région. A l’heure la Montferrine, les personnes présentes ne parviennent pas à se rappeler la seconde partie de la danse. Jusqu’à ce que l’une d’elle propose d’aller demander les lumières de la vieille Catherine, qui peut-être s’en souvient.
La Vieille Catherine arriva toute guillerette. Albert Bochatey attaque de nouveau la montferrine, « la Catherine » place les danseurs, et en avant ! Elle électrise tout le monde par sa vivacité. On eût dit que toute sa jeunesse revivait à ce moment-là. La première figure, c’est ça ; mais la seconde ?
– La seconde ? attendez… c’est les révérences, pardi !
Cette belle histoire nous est parvenue grâce un livre précieux, Souvenirs d’un peintre de montagne, qui vient d’être réédité aux Editions Slatkine. Il provient de la plume délicieuse d’Albert Gos, une figure méconnue des musiques populaires romandes, que l’on aperçoit tout à gauche avec son violon sur la photographie ci-dessus.
Un personnage, Albert Gos ! Peintre et violoniste reconnu et virtuose du siècle passé, il avait pris l’habitude de passer de larges bouts de ses étés à courir les montagnes romandes, avec son piolet, son chevalet, ses toiles et ses huiles, et son violon bien sûr.
Il n’a pas manqué de croiser le chemin des folkloristes de l’époque, composant et relevant de nombreux airs à danser, et participant au collectage des danses anciennes… à l’instar de sa participation aux journées fondatrices du Vieux-Salvan.
La Vieille Catherine elle, repose sans doute dans le cimetière de Salvan ou d’un village voisin. Nous n’avons pas retrouvé son nom de famille, ce n’est peut-être que partie remise !
Pour en savoir plus…
En 2010, Nikita Pfister a crée avec Filigrane le spectacle « Le violon du peintre », repris en 2020 par Follaton. La vidéo qui suit raconte l’histoire du sauvetage de la Montferrine, avec de belles images et les musiques qui vont avec…
Précisons encore que l’entier des compositions et des collectages d’Albert Gos ont été rassemblée dans une publication de Nikita Pfister publiées aux éditions Muelirad.